Revue de presse
L'EST REPUBLICAIN
La mise en scène de Gil Bourasseau, alternant jeu, images projetées, danse et funambulisme permet aussi à chacun de reprendre sa respiration. Presque indispensable pour digérer et ne rien perdre du texte dense de l'auteur, magnifiquement restitués par les comédiens de la compagnie « L'art mobile ». La force de Mutin!, c'est de sensibiliser la jeune génération à cette tragédie vécue par leurs aïeuls, certes, mais de faire que chacun aussi puisse s'interroger : qu'aurions-nous fait à leur place ? Tous des « Mutins! » en puissance ? La question hante de longues heures après avoir quitté la Halle à grains.
LA LETTRE DU SPECTACLE
Qu'est-ce que j'aurais fait dans cette situation ? Gil Bourasseau, metteur en scène de Mutin!, prend à cœur la question posée par le nouveau spectacle de sa compagnie L’art mobile. Le texte de Luc Tartar raconte une histoire d'amour et de fraternité au début de la guerre 14·18, mettant aux prises un fantassin qui deviendra mutin, son amoureuse, le monde des tranchées avec ses morts, et le survol angélique de Jenny Rombai, équilibriste sur corde souple. Le spectacle a été créé en février à Culture Commune, scène nationale du bassin minier. L’art mobile est un théâtre itinérant qui alterne entre grandes scènes publiques et petites communes, avec son théâtre portatif. Dans certaines pelites villes, le thème du mutin est encore mal accepté. « Le titre était un choix délibéré, je voulais prendre le risque de la poésie, de la complexité, sortir du didactique, insiste Gil Bourasseau. Il y a des sujets qui restent perçus comme subversifs dans certains villages. Certains maires ont peur - à tort - de manquer de respect â l’association des anciens combattants. » La production de Mutin! a bénéficié du label Grande Guerre et du soutien du fonds SACD. La compagnie L’art mobile est basée à Sainte-Geneviève-des-Bois (91).
LA SCENE
" Une belle interprétation de ce texte plein d'humanité. Il est question ici de ces hommes qui partent au combat la peur au ventre et qui, à un moment ou à un autre, sont tentés de se mutiler ou de fuir. Mutin ! s'adresse aux adolescents et aux adultes. Il ne cache rien de la cruauté de la guerre, de ses outrances et de la détresse des hommes. L'art mobile joue à bon escient des ressorts fantastiques que propose le texte. La mise en scène est sobre et efficace, les mots sont justes.
LA PROVENCE
La pièce nous aspire au fin fond de nos émotions. L'amour, la fraternité, mais aussi la peur, la douleur, le désir de vie s'imbriquent dans une mise en scène conjuguant le jeu puissant des comédiens de l'Art Mobile avec l'utilisation des masques, de la vidéo et du son. Les comédiens sont bouleversants par leur justesse et leur sobriété. Leur authenticité sert un texte de Luc Tartar, fort, direct et poignant ; un texte à travers lequel, son auteur a voulu aussi "questionner les notions de patrie, de responsabilité individuelle et collective, de courage, de sacrifice, de liberté et d'ennemi", un texte qui nous interpelle profondément.
VAUCLUSE MATIN
« MUTIN ! » une exclamation pour dire combien le texte magnifique de Luc Tartar, mis en scène par Gil Bourasseau, porté avec force par cinq interprètes, est bouleversant. Les mots qui racontent le champ de bataille de la guerre 14–18 et ses peurs, résonnent cruellement au temps présent. Sur scène, un champ de bataille devenu lieu du souvenir, et des galeries de mine désaffectée dans lesquelles errent des fantôme aux histoires d’amour, d’amitié, de jeunesse, de liberté, foudroyées. L’auteur affronte le tabou des mutins et la tragédie de la guerre, que le metteur en scène a su mettre en émotions à l’aide d’images, de jeux de masques, de sons… Le spectateur en sort ému jusqu’aux larmes.
AUX NOUVELLES ECRITURES THEATRALES
Pas de déchaînement, de cri, d’atrocité, pas d’analyse crue de la violence humaine. MUTIN ! ne fait pas dans l’écorché ni dans l’héroïsme. La pièce met en scène avec grâce et délicatesse, les victimes du grand carnage.
LA REPUBLIQUE DU CENTRE
Le passé tragique des tranchées de la grande guerre. Un texte magnifique d’où jaillissent dérision, humour et fatalité. Une mise en scène à découvrir sans tarder.